Rendez-vous devant la cathédrale. Là, notre guide Romain disparaît pour réapparaître devant une lourde grille métallique, en bas d’un escalier en pierre attenant à l’édifice. En descendant ces quelques marches, nous sommes gagnés par cette atmosphère de mystère… Qu’allons-nous trouver en bas ?

Nous pénétrons dans une grande salle aux murs de pierre et au sol en terre battue. À l’époque, ce lieu servait de cellier pour l’archevêché qui y stockait toutes sortes de denrées alimentaires. La température y est, en effet, idéale, fraîche et pas trop humide. Un réfrigérateur géant en somme ! Aujourd’hui, ce cellier n’accueille plus de nourriture et ses alcôves ont été murées.

Mais une surprise nous y attend, trois verrières assemblées dont chaque pan mesure plus de 4 mètres de haut et 1,5 mètre de large. Romain nous raconte l’incroyable histoire de ces vitraux.

Réalisés par Jean Gaudin en 1938, pour remplacer ceux détruits lors de la Grande Guerre, ils représentent la Vierge entourée de Saint Médard, fondateur de l’évêché, et Saint Éloi, son plus célèbre évêque.

Quelques mois après avoir été posés, ils sont décrochés et mis en caisse en prévision des dommages de la Seconde Guerre mondiale qui approche. Restés ainsi à l’abri jusqu’en 2002, le peintre verrier noyonnais Max Méziane entreprend de les reconstituer. Ils ont enfin pu être vus pour la première fois lors des Journées du Patrimoine cette année-là.

C’est une oeuvre magnifique, qui paraît très moderne pour l’époque ! Un travail incroyable, mais un peu maudit, puisqu’il n’aura finalement jamais pu rejoindre sa place dans la lumière, parmi les joyaux de la Cathédrale Notre-Dame de Noyon.